Retour aux choix de l'histoire

      Le désert s’étend à perte de vue devant lui. Ils ne sont pas loin derrière. Jonathan n’ose pas se retourner, jeter un coup d’œil sur les poursuivants. D’un geste rageur, il pousse sur l’accélérateur.

      La machine hurle, le compte-tours à la limite de la zone rouge. La moto bondit, sautant d’une ornière à l’autre tandis que le pilote cherche la meilleure trajectoire. Il sait qu’il n’a que peu d’avance, mais la victoire de l’étape ne devrait plus lui échapper, maintenant. Le contrôle de fin de la spéciale est déjà visible à moins d’un kilomètre. La piste des voitures est facile à suivre.

      Depuis plus d’une semaine, il se débat dans cet enfer brûlant, pataugeant dans le sable et la poussière sous un soleil torride. Ce n’est que par chance qu’il a pu arriver chaque soir entier jusqu’au bivouac. Encore combien de jours à tenir ? Il n’arrive plus à se concentrer, perdu dans ses souvenirs, comptant les nuits glacées passées par terre dans un duvet inconfortable, revivant dans ses rêves la course de la veille.

      Il ne voit pas Chabalier arriver sur sa droite avant que celui-ci ne le dépasse franchement, se rabattant devant lui sur la piste défoncée. Immédiatement, le sable soulevé obscurcit sa vision. Il lui semble tout à coup que le monde s’efface, ne laissant subsister que quelques mètres d’ornière qu’avale la roue de sa machine. S’il continue à ce rythme, il risque l’accident.

      A l’instant où il va se décider à réduire les gaz, il entraperçois la moto de Chabalier qui, dans un bond étrange, quitte la piste en projetant son pilote au sol. Dans un réflexe, il ramène les yeux sur la route, juste à temps pour négocier le fossé qui barre le chemin. La moto saute en l’air, mais il parvient à garder le cap, ramenant sa machine sans casse sur la route. Devant lui, la route est à nouveau libre et la victoire à portée. D’un geste de la main, il essuie sa visière ensablée.

      

      Dans un nuage de poussière, il freine devant le contrôle. Gagné ! Il se retourne enfin, pour observer les autres qui arrivent, mais trop tard. Malheur aux vaincus. Avec cette victoire d’étape, il va être enfin reconnu. L’an prochain, c’est au guidon d’une moto d’usine qu’il refera le rallye. Plus de réparations de fortune au milieu de la nuit, de nuits blanches les mains dans le cambouis. Maintenant, il ne lui reste plus qu’à arriver au bout, même sans faire de nouvel exploit.

      Au bivouac, Loïc l’attend avec la voiture d’assistance. Dès que Daniel stoppe la moto, le mécanicien s’élance. Après une telle course, il faut tout vérifier, s’assurer que rien ne lâchera le lendemain. Laissant le véhicule dans les mains expertes du jeune breton, le pilote file vers la cantine. Il n’a pratiquement rien mangé de la journée. La rançon du succès, c’est un engagement total, et les pilotes n’ont pas le temps de pique-niquer s’ils veulent faire un temps. Chabalier était déjà assis à une table, en compagnie des deux autres pilotes de son usine. Il jette un regard sombre vers Jonathan, dissuadant celui-ci de venir manger avec eux.

      Le pilote vainqueur regarde autour de lui. Suzy est seule à une table dans un coin du marabout. Souriant, il pose son plateau en face d’elle. Elle lève les yeux, le regard sombre. Lorsqu’elle le reconnaît, son visage s’illumine. Il n’a pas souvent croisé la jeune pilote australienne depuis le début de la course, mais à chaque fois qu’ils ont pu discuter quelques instants, ils ont apprécié l’impression de complicité, de camaraderie qu’ils sentaient. Ils sont les seuls pilotes privés à faire jeu égal avec les professionnels, et ils s’amusent de voir les coups d’œil inquiets des autres avant chaque départ.

      Le soir au bivouac, elle aussi doit aider son mécanicien, et travailler dur une partie de la nuit sur la machine malmenée par le désert et les rochers. Il arrive parfois qu’une âme charitable se propose de les aider, mais la plupart du temps chacun s’enferme dans un univers limité à sa propre équipe. Si elle a pu se libérer pour dîner ce soir, c’est uniquement parce que Fred, l’un des mécanos du team de Chabalier, s’est proposé pour aider Jenny, la jolie mécanicienne qui suit la course avec, dans son 4x4, les pièces de rechange de Suzy.

      Jonathan jette un œil vers Chabalier, intrigué. Après le gadin du pilote en vue de l’arrivée, il aurait dû y avoir du travail pour toute l’équipe. Pourquoi avoir délégué Fred pour aider les jeunes femmes ? Bah, ce n’est pas son problème, si Chabalier en pince pour la belle blonde ou sa mécanicienne. Lui-même, s’il n’y avait pas la course…

      

      Nouveau matin, nouveau départ. Aujourd’hui, les coureurs vont réaliser une boucle, traversant une zone montagneuse par un col délicat, avant de revenir au campement le soir par un long canyon tracé par un oued depuis longtemps disparu. Loïc a de la chance, pense Jonathan. Il peut se permettre de faire la sieste, tandis que les pilotes se battront contre la mécanique, la chaleur, le sable et les concurrents. Il sourit sous son casque. Il l’a voulu, cette galère, c’est lui seul qui a décidé de prendre le départ.

      Le départ a déjà commencé. Les voitures, parties les premières, s’élancent les unes après les autres. Les moteurs grondent, une odeur d’essence et d’huile chaude flotte sur le campement. Jonathan repasse dans sa tête le road-book, s’aidant du rouleau placé sur son guidon. Il sait que plusieurs passages seront délicats à négocier. L’entrée du col n’est pas marqué, et il est facile de s’y tromper. Il ne doute pas que de nombreux concurrents se perdront aujourd’hui. Peut-être une occasion de prendre encore des places au classement, à condition de trouver tout de suivre le bon chemin. Toutes les voitures sont maintenant parties, et ce sont les premiers motards qui lancent leurs engins à l’aventure.

      Suzy, plus loin que lui au classement, s’élance sur la piste. L’apercevant elle lève le pouce en signe de reconnaissance. Il lui répond et la regarde partir dans le fracas de son moteur. Elle pilote sa moto comme une vraie professionnelle. S’il pouvait se décider à lui proposer de travailler avec lui, dans son garage d’Albertville… Il monte sur la moto. Son départ arrive bientôt. Il s’élance derrière Chabalier. La moto tourne bien, et il lui faut peu de temps pour arriver au coude à coude avec son rival.

      

      Il s’arrête en haut de la côte. Il savait bien que ce passage serait délicat, mais ce n’est pas une excuse. Il est perdu, il a pris beaucoup de retard. Son poing frappe le road-book. Cela ne change rien, bien sur, mais il se sent soulagé, calmé. Sur le terre-plein devant lui, les traces des voitures qu’il suivaient font demi-tour, créant un enchevêtrement de traits dans la terre, comme le dessin fou d’un géant. Evidement, ce retour explique pourquoi il y avait tant traces.

      Il sort la carte, cherchant un raccourci. Une moto peut parfois passer où une voiture reste bloquée. Oui, il y a un chemin muletier. Il suffira bien pour la puissante machine de course. Il rejoint une ancienne route, menant à un fort abandonné. Bien. Et la route mène droit au contrôle suivant. Il a encore des chances de ne pas trop perdre. Et si les autres ont pris aussi du retard…

      Rapidement, il range la carte et s’élance. Il se concentre sur les cailloux, sur la mauvaise piste inégale. Pas question de battre des records de vitesse, mais il ne doit pas traîner. L’avantage de couper ainsi par les montagnes, c’est qu’il n’a pas besoin de se référer au road-book devenu inutile et n’a pas à quitter le sol des yeux.

      

      Deux heures qu’il pousse sa machine sur la piste à moitié disparue. Parfois, il a eu l’impression de la perdre tellement les traces s’effaçaient. La chance aidant, il a toujours rapidement retrouvé le chemin, suivant les cairns disposés comme au hasard.

      Tout son corps lui fait mal, ses bras tremblent et ses mains n’arrivent plus à serrer les poignées. Il a l’habitude de ce genre de piste, mais il n’a jamais eu une telle urgence, le poussant au delà de ses limites, le forçant à se surpasser à chaque seconde. Plusieurs fois, il a failli déraper, glisser sur une pente traîtresse ou basculer dans un ravin.

      Il est arrivé au dernier col. Devant lui, la mer de sable s’étend jusqu’à l’horizon. Sur la gauche, plusieurs petits points avancent comme des insectes, suivis de léger nuages de sable. D’autres concurrents. Mais les premiers, ou les derniers ?

      A ses pieds, à moins de deux kilomètres, l’ancienne piste militaire s’étend, barrant le désert comme une balafre. Jonathan va relancer sa moto lorsqu’il remarque une voiture qui roule sur la piste en direction de l’ancien fort. Etrange ! Un gros 4x4, avec une large plate-forme à l’arrière. Il regarde mieux. Il y a une forme dans le coffre. Comme une moto.

      La voiture s’approchant, il discerne mieux le contenu. Oui, une moto. Rouge et or, un peu comme celle de Suzy. Une inquiétude le taraude soudain. Brusquement, il sort ses jumelles de la sacoche avant. Il vise le véhicule, grossissement maximum.

      209. Le numéro est bien visible. Il croit rêver. Que fait la moto de son amie australienne à cet endroit ? Aux cotés de la moto se tiennent deux touaregs armés de gros fusils d’assaut. Ils semblent encadrer quelqu’un, tenue en respect par les armes. A ce moment, elle lève les yeux, comme si elle le regardait. La longue chevelure blonde lève le dernier doute que pouvait avoir Jonathan. Suzy ! Enlevé par des brigands… Une seconde, un élan irrépressible le pousse en avant, à foncer pour sauver la jeune femme de ses ravisseurs. Heureusement, il se ravise rapidement. Que pourrait faire un homme seul, sans armes, contre ces brigands ?

      Non, sa seule option est de prévenir les autorités. Il lui suffit de rejoindre le check-point, les commissaires lanceront un appel radio. Descendant de moto, il repousse son engin en arrière, hors de vue des voleurs. Il se couche à terre et les observe, invisible dans la rocaille. Il attend qu’ils soient passés devant lui, puis suffisamment loin pour ne plus le voir dévaler la pente et prendre la route.

      Il retourne à sa moto. Il va l’enfourcher au moment où surgit l’hélicoptère. Tout à sa surveillance, il ne l’a pas entendu arriver. Un instant, il reste interdit, une jambe à moitié passée par-dessus le réservoir. L’engin fonce vers lui à pleine vitesse. Instinctivement, Jonathan sait que ce n’est pas pour l’aider que l’appareil est ici.

      D’un bond, il monte sur la moto, démarre. Sans réfléchir, il se lance dans la pente, dévalant la montagne. S’il arrive à la route … Il a du mal à tenir la direction. Tressautant sur les rochers, presque impossible à piloter, la moto bondit, fait des écarts comme si elle cherchait à le désarçonner. Tous les muscles du pilote sont raides. Déjà fatigué par sa longue route sur la piste abandonnée, il s’est ankylosé en surveillant le 4x4 sans bouger.

      Finalement, ce qu’il craignait survient. La roue avant se bloque entre deux pierres. Emporté par son élan, il ne peut éviter de basculer par-dessus le guidon, lâchant la moto. Il retombe lourdement quelques mètres plus bas. La combinaison renforcée amortie la violence du choc, mais il reste étendu, le souffle coupé par l’impact. Il entend son engin rebondir et stopper sa descente un plus loin, dans un bruit de métal déchiré.

      Surmontant sa douleur, il se relève péniblement. La moto gît à cinq mètres de lui. D’ici, elle ne semble pas particulièrement abîmée. Il se prépare à foncer vers elle lorsque l’hélicoptère revient, le survolant en rase-motte. Alors que Jonathan s’élance, il entend le crépitement d’une rafale d’arme à feu. Devant lui, la terre et la rocaille semble entrer en éruption, des éclats volent, les pierres se soulevant sous l’impact des balles.

      Tétanisé de peur, il reste figé, n’osant plus bouger. Il n’a jamais eu affaire à des armes auparavant. Se battre, oui, il l’a déjà fait, avec ses poings, lorsqu’il le fallait. Mais les adversaires d’aujourd’hui vont plus loin, c’est sa vie qui est vraiment en jeu.

      L’engin volant fait un demi-tour, avant de revenir se poser près de lui. Un homme en saute, en tenue de combat. Il menace Jonathan avec un fusil d’assaut. Le pilote de moto lève les mains en l’air, espérant que l’homme comprenne bien son geste.

      Pointant toujours son arme sur Jonathan, le soldat lui montre l’hélicoptère. Le prisonnier n’hésite même pas une seconde, s’avançant à pas mesurés vers le véhicule. En montant dans la cabine, il jette un regard désolé vers sa moto, abandonnée dans l’éboulis de rochers. L’homme le pousse pour le presser à monter, puis le suit, refermant la porte alors qu’ils quittent déjà le sol.

      

      Le fort n’est pas aussi abandonné qu’il ne le semble de l’extérieur. Une bâche couleur de sable, tendue dans un coin de la cour, abrite deux 4x4 et un camion tout-terrain, contre lequel est appuyée la moto de Suzy. Un filet replié un peu plus loin doit servir à masquer l’hélicoptère lorsqu’il est garé. En plus des trois hommes qui descendent derrière lui, Jonathan voit arriver deux hommes, qui sortent d’une des baraques en pierres du fort. Ils sont tous armés.

      Rien ne laisse percevoir de loin que l’édifice est occupé. Jonathan n’a noté les détails des occupants qu’une fois au-dessus de la cour. Découragé, il comprend que personne ne viendra le chercher ici. Ni lui, ni Suzy, qui doit se trouver dans l’enceinte elle aussi.

      D’une bourrade, l’un de ses ravisseurs le pousse vers l’homme qui semble être leur chef. Surpris, Jonathan trébuche et s’affale dans la poussière aux pieds du brigand. Il lève les yeux vers l’homme, qui le regarde d’un air moqueur. Quelques secondes, le motard soutient le regard perçant de son tortionnaire. Puis, soumis, il baisse la tête, posant son front sur le sable brûlant.

      En riant, l’un des hommes le soulève. A moitié traîné, à moitié marchant, il est emporté vers une bâtisse. Une porte curieuse, neuve, en bois épais, a été installée peu de temps auparavant. Le ciment qui la scelle dans le mur jure étrangement par rapport aux vieilles pierres sèches des bâtiments vénérables. Le bandits ouvrent la porte et jettent Jonathan dans la pièce sombre. Avant qu’il ne puisse réagir, la porte se referme avec un bruit sourd.

      Pendant une longue minute, il reste debout sans bouger. Après la lumière aveuglante du soleil dans la cour, la pénombre de la cellule lui semble être d’un obscurité compacte. Peu à peu, ses yeux s’habituent. Il est dans une large pièce rectangulaire de pierres. Le peu de clarté provient de meurtrières dans le mur extérieur. Dans un coin, un tas de couvertures peut être assimilé à un lit de fortune.

      Il se dirige vers l’une des ouvertures, espérant voir la plaine, et pourquoi pas, un espoir. Son pas, alourdi par les bottes ferrées, claquent sur le carrelage antique. Soudain, il entend les couvertures bouger. Se retournant, il voit Suzy se redresser péniblement. Elle le regarde, stupéfaite. Jonathan voit le visage de la jeune femme passer par tout un spectre d’émotions. Stupeur, puis doute, haine, ensuite une intense réflexion, pour finir par de la pitié. « Alors, toi aussi tu es tombé sur ces bandits ! »

      

      La nuit est tombée depuis longtemps sur le désert, transformant le four de la journée en une immensité glacée. Malgré les pierres qui diffusent un peu de la chaleur amassée dans la journée, la forteresse est une glaciaire. Dans le cachot, les deux motards se réchauffent en se serrant l’un contre l’autre dans les couvertures. Déjà épuisés par la course, les nerfs éprouvés par leur enlèvement, ils tremblent de peur et de froid.

      Ils ont échangés leurs histoires, tentant de comprendre la raison de leur présence ici. Suzy, partie peu avant Jonathan, avait bien roulé sur la piste, jusqu’à la montée vers le col. Là, suite à une erreur d’appréciation, elle avait quitté la piste, basculant dans un profond fossé. Elle avait mis plus d’une demi-heure à ressortir du trou, enrageant d’entendre ses adversaires passer à quelques mètres d’elle.

      Il lui avait fallu encore plus de temps pour extirper la moto du piège qui la retenait. Elle était bonne dernière lorsqu’elle avait repris la piste, poussant sa machine pour tenter de limiter le retard accumulé par sa faute. Elle avait passé le col, observant les panaches de fumée des véhicules dans la plaine au-dessous.

      Elle avait déjà parcouru plus de la moitié de la descente lorsqu’elle avait failli avoir un autre accident. Juste à la sortie d’un virage, un concurrent en voiture, qu’elle ne connaissait pas, avait stoppé son véhicule. Aidé de trois autres hommes, il transportait des caisses de sa voiture dans un 4x4 de type militaire.

      Etonnée, Suzy avait fait un écart. Dérapant, la moto s’était couchée. Une fois stoppée, la jeune femme avait voulu la redresser et repartir, mais deux hommes la tenait en joue avec des mitraillettes. Ils l’avaient fait monter dans le 4x4, l’avait attachée tandis que la voiture de course repartait comme si rien ne s’était passé. Ils avaient hissée la moto à l’arrière, à coté d’elle.

      Le pick-up était ensuite parti, suivant peu de temps la piste du rallye, puis s’en écartant pour emprunter une antique route abandonnée, pleine de cailloux et de nids de poule. La pilote, ayant travaillé le parcours de la course, avait vite compris qu’ils s’engageaient à nouveau dans la montagne, vers une destination cachée dans les éboulis et les amas de rochers.

      A un moment, l’un des ravisseurs avait remarqué quelque chose dans les hauteurs. Il s’était penché vers le cockpit, parlant rapidement dans une langue qu’elle ne comprenait pas, du hollandais sans doute. Le copilote avait pris la radio, discutant longuement en gesticulant.

      Quelques minutes plus tard, un hélicoptère avait survolé les montagnes, passant au loin. Elle avait eu un instant d’espoir, voyant dans l’appareil des secours inattendus. Mais voyant son visage s’éclairer, les autres avaient éclatés de rire, montrant l’engin en souriant. Ses derniers espoirs avaient disparus lorsqu’elle avait entendu des rafales de coups de feu venant de la direction de l’hélicoptère.

      Elle s’était enfoncée dans une sombre morosité, les laissant la faire descendre du véhicule, se laissant entraîner jusqu’au cachot. Ecrasée de désespoir , elle s’était réfugiée sous les couvertures comme pour gommer le monde. L’arrivée de Jonathan l’avait surprise, mais maintenant, malgré leur situation désespérée, elle appréciait la compagnie du savoyard.

      

      Elle s’appuie contre l’épaule de son compagnon, sa tête nichée contre le cou de l’homme. Sans réfléchir, il passe son bras autour de l’épaule de sa compagne. Jonathan, soudain, comprend se qui se passe, ce qui commence à exister entre eux d’eux. Regardant la jeune femme, il y voit qu’elle aussi ressent la même chose, et qu’elle accepte ses sentiments. Quand à lui, il est perdu, paniqué. Ce n’est pas l’endroit, pas le moment de tomber amoureux, même d’une femme comme Suzy.

      

       ... à finir


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